Mont-de-Marsan
Mont-de-Marsan : plus de 100 détenus dorment à même le sol, la surpopulation carcérale atteint un record

La maison d’arrêt de Mont-de-Marsan (Landes) traverse une situation de surpopulation carcérale inédite, selon les syndicats pénitentiaires. Plus d’une centaine de détenus dorment actuellement sur des matelas posés au sol, dans un seul bâtiment de l’établissement.
Une saturation sans précédent
« Je n’ai jamais vu ça depuis que je suis arrivé à Mont-de-Marsan », confie Loïc Bordin, représentant de l’Ufap-Unsa Justice, cité par ICI Gascogne. Selon lui, la situation ne cesse de se dégrader : « On continue à recevoir des arrivants de transferts qui viennent de tous les établissements de la région. Mais là, on n’a pas de libérables. Ce week-end : zéro libérables et neuf arrivants transfert pour cette semaine. Donc ça rentre, mais ça ne sort pas. »
Cette surpopulation atteint désormais 140 %, d’après les chiffres du ministère de la Justice publiés en septembre 2025, contre 127 % en janvier 2024.
Des tensions croissantes dans l’établissement
Face à cette promiscuité, le climat se tend à l’intérieur de la maison d’arrêt.
« Le bâtiment est une cocotte-minute », alerte le surveillant syndiqué. « Notre crainte, c’est que ces violences soient reportées sur le personnel. Si ça continue comme ça, on va peut-être devoir se mobiliser aussi parce que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles. »
Cette situation n’est pas isolée : à Pau, les surveillants du centre pénitentiaire envisagent également un mouvement de protestation pour les mêmes raisons, rapporte France 3.
Des peines courtes pointées du doigt
Pour Loïc Bordin, cette saturation découle d’un recours excessif à l’incarcération.
« Les magistrats incarcèrent énormément en ce moment. Il y a très peu d’aménagements de peine pour les personnes détenues », regrette-t-il.
Selon lui, de nombreux prisonniers purgent des peines de six à douze mois et pourraient pourtant bénéficier de mesures alternatives, afin de désengorger les établissements pénitentiaires.
La situation reste critique dans la maison d’arrêt montoise, où la surpopulation et l’absence de rotations suffisantes compliquent le travail des agents et les conditions de détention.