Economie
Manif des agriculteurs à Mont-de-Marsan. La préfecture communique.
Une manifestation d’agriculteurs s’est déroulée aujourd’hui suite la décision du 3 février dernier du tribunal administratif de Pau d’annuler à compter du 31 mai 2022 l’autorisation de prélèvement d’eau accordée par arrêté inter-préfectoral à l’organisme de gestion « Irrigadour » pour les prélèvements à des fins agricoles pour la période 2018-2022. Pour la période transitoire, le tribunal a plafonné le volume des prélèvements à la moyenne des dix dernières années.
Les forces de l’ordre ont comptabilisé 1 200 manifestants venant des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, du Gers et des Hautes-Pyrénées soit 72 tracteurs, 37 remorques et 3 camions. 3 points de rassemblements ont été mis en place par les manifestants depuis Saint-Sever, Saint-Vincent-de-Paul et Saint-Avit pour converger ensuite vers le stade Boniface à Mont-de-Marsan. Les agriculteurs se sont ensuite rendus à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) puis à la préfecture des Landes. Un dispositif d’accompagnement et de sécurisation a été mis en place par la Police et la Gendarmerie.
La manifestation a été l’occasion de perturbations de la circulation et de dépôts par les manifestants de matériaux divers (paille, pneus, bâches, branchages…) à plusieurs endroits, notamment devant la DDTM et la préfecture, ainsi que, lors de leur départ de Mont-deMarsan, devant la Scalandes. Aucune autre dégradation n’a été constatée ni trouble à l’ordre public.
La préfète des Landes, préfète coordonnatrice du sous-bassin de l’Adour, a reçu pendant plus d’une heure, une délégation de 4 membres des chambres d’agriculture des Landes, Gers, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées, administrateurs d’Irrigadour, et de 2 représentants des JA (jeunes agriculteurs) et FRSEA.
Les échanges ont porté essentiellement sur la question de l’accès à l’eau pour l’irrigation, sujet de préoccupation majeure pour les agriculteurs des 4 départements.
En particulier, la délégation est revenue sur la décision du tribunal administratif de Pau.
La Préfète a rappelé que le Ministère de la Transition Écologique avait décidé, comme Irrigadour, de se pourvoir en appel, ce pourvoi étant assorti d’une demande de sursis à exécution. Il sera déposé d’ici la fin de la semaine.
Par ailleurs, la Préfète et les services de l’État travailleront également, avec la profession et les partenaires concernés, sur les possibilités d’accroître la ressource en eau à travers les retenues et notamment, en ce qui concerne le Midour, la mise en œuvre des actions prévues dans le PTGE.
D’une façon générale, la volonté du Gouvernement est de sécuriser le cadre juridique permettant, dans le respect des équilibres naturels et avec le souci d’anticiper les effets du changement climatique, de garantir la protection des milieux aquatiques et de permettre les usages économiques de l’eau, notamment ceux de l’agriculture.
La préfète des Landes a indiqué que le préfet d’Occitanie, préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne, également sollicité par la profession, recevra une délégation.
Enfin, la réforme de la PAC et les chartes sur les zones de non traitement par les phytosanitaires ont été aussi évoquées.