Dax
Les hacks d’hôpitaux comme deuxième épidémie durant la crise sanitaire
A l’image de l’attaque visant l’hôpital de Dax en février, nombreux en France sont les hôpitaux qui ont subis des attaques similaires depuis le début de l’épidémie de Covid.
Lorsqu’à deux heures du matin, tous les ordinateurs d’un hôpital se neutralisent pour afficher une demande de rançon sur un fond noir et que l’ensemble de l’organisation de l’hôpital est bouleversée les trois mois qui suivent, on se dit que c’est la bande-annonce du prochain film de Michael Bay. Seulement, c’est le scénario de plus d’une vingtaine d’hôpitaux en France depuis le début de l’année 2020. Comme l’explique à l’AFP Aline Gilet-Caubère, la directrice des Affaires Générales de l’hôpital de Dax, « Nous avons imaginé que nous étions un sanctuaire en tant qu’hôpital, avec notre rôle personne n’oserait(nous cibler) ». Les pirates informatiques s’attaquent aux hôpitaux en neutralisant l’ensemble des ordinateurs et des centaines de logiciels nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital. En échange, ils demandent aux dirigeants de l’hôpital de payer une rançon via du Bitcoin, célèbre cryptomonnaie dont la valeur dépasse les 30 000 euros. Le personnel n’a pas d’autres choix que de s’adapter à la situation en continuant à travailler sans utiliser les outils numériques. Le papier et le crayon, mais aussi les autocollants redeviennent alors la mode dans les hôpitaux qui n’ont pas d’autres choix pour continuer à assurer le suivi des patients et la communication au sein du personnel. A noter que lors des hackings, le système téléphonique est lui hors-service.
« Nous découvrons sans cesse des problèmes »
L’hôpital de la ville de Dax rencontre toujours des problèmes, même trois mois après l’attaque et le travail acharné des techniciens. Ces attaques sont donc conséquentes sur le court et le moyen-terme, car toute l’efficacité du personnel et de l’hôpital est ralentie sur une longue période. « Nous ne pouvons pas dire quand tout sera terminé. Nous découvrons sans cesse des problèmes » se désole Aline Gilet-Caubère. Ce triste constat est le même sur plus de vingt hôpitaux en France selon les propos du gouvernement Français. Ces attaques étaient déjà présentes avant l’épidémie que nous traversons, mais beaucoup moins nombreuses et les hôpitaux étaient rarement la cible de ces attaques. « C’est un véritable changement de paradigme » constate Cyrille Politi, conseiller technologique en chef à la Fédération hospitalière de France. Le gouvernement a déjà réagi en débloquant un milliard d’euros pour la cybersécurité dans le secteur de la santé. Emmanuel Macron a même demandé à être informé de la situation de l’hôpital Dacquois directement par le personnel qui le compose.
Un phénomène commun aux Etats-Unis
Evil Corp, DarkSide, sont des noms bien connus aux Etats-Unis car ce sont les gangs à l’origine de ces attaques cybercriminelles. Leurs connaissances de l’informatique leur permettent de ne pas dévoiler leur identité et de d’échapper à l’emprise des forces de l’ordres. Le FBI à d’ailleurs réagi vis-vis des nombreuses attaques constatées dernièrement en mettant en garde les hôpitaux sur de possibles futures attaques. Cependant, en plus d’être plus nombreuses, les attaques sont aussi de plus en plus dangereuses et compliquées à contrer. La sophistication de ces attaques est aussi due à un marché de la cybercriminalité qui s’est implanté entre hackers qui se vendent informations ou technologies nécessaires aux attaques cybercriminelles. En s’attaquant à des services indispensables comme celui de la santé ou plus récemment à l’essence, ils ont plus de chances d’obtenir leur rançon et ainsi, demander un transfert plus important.
Source: Yourtopia.fr