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Gironde

Nuisances de l’aéroport: un combat de tous les jours  

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Jean-Claude GODAIN est président de l’association AEHDCNA (Association Eysino-Haillanaise de Défense Contre les Nuisances de l’Aéroport). Retraité de l’armé de l’air, il connait bien le monde de l’aéronautique. Depuis plus de 40 ans, il vit à 3 km à vol d’oiseau au nord-est de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. 

Depuis plusieurs années, Jean-Claude préside l’association AEHDCNA, qui compte plus de 400 membres, afin de réduire les nuisances de l’aéroport. Chaque jour, des centaine d’avions qui passent au dessus de son habitation. Cette association s’est fixé comme objectif de supprimer les vols de nuits et de maintenir la piste sécante de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. 

Il veut dormir tranquille

« L’aéroport n’est pas un adversaire pour nous, il est là, il faut faire avec. Ce que nous souhaitons, c’est plafonner le trafic. Chaque nuit, je suis réveillé 1 à 3 fois à cause des avions qui atterrissent. Cela concerne surtout les compagnies low cost qui ne respectent pas les procédures de vols. Quand les avions décollent, ils doivent atteindre 3 000 pieds juste avant les habitations. Pour monter le plus rapidement, il faut pousser sur la manette des gaz. Cela engendre une consommation de kérosène supplémentaire. Par esprit d’économies, les compagnies low cost ne le font pas et les avions montent moins haut. Nous souhaitons aussi le maintiens de la piste sécante qui absorbe à peu près 10 à 15 % du trafic. Si on la supprime, les 10 a 15 % seront répercutés sur la piste principale. »

Le prix de l’immobilier fond

« J’ai fais estimer ma maison et on m’a proposé un prix très raisonnable. L’agent m’a dit, qu’il faudrai baisser le prix de 10 à 15% vu le nombre d’avions qui passent au dessus. J’ai aussi reçu des demandes de parisiens qui souhaitaient s’installer dans la commune pour leur retraite. Ils m’ont dit qu’ils quittaient une agglomération très bruyante et que ce n’était pas pour en retrouver une autre. On parle de pollution sonore, mais il y a aussi la pollution de l’atmosphère. J’ai une piscine et la bâche qui est blanche, il est très souvent grise. Je ne vais pas incriminer uniquement les avions car il y a aussi beaucoup de trafic routier. Plus on augmente le trafic aérien, plus les entreprises viennent se construire près de l’aéroport, ça génère un flux très important d’individus. »

Une bataille livrée sur le terrain politique et judiciaire

« Nous sommes force de propositions. Mais nos propositions sont toujours rejetées. Nous essayons de fédérer nos actions pour obtenir des résultats mais ce n’est pas facile et les intérêts de l’aéroport passent toujours avant. Pour le souhait de ne pas supprimer la piste sécante, nous avons fait une pétition qui a réuni plus de 3 000 signatures. Nous avons fait une réunion publique qui a eu un certain écho puisque 6 maires nous ont appuyés car ils savent très bien que si on continue d’augmenter le trafic aérien, ça sera au détriment de leur commune. Nous avons porté plainte auprès du conseil d’État pour mettre en place l’approche équilibré que l’OACI a préconisé. Nous envisageons, si nos demandent ne sont pas prises en compte, de manifester et on pourra aller jusqu’au blocage de l’aéroport. »