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Culture

Barbe à Papa : la délicatesse obscure de la fête foraine à Bordeaux !

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Une carcasse de montagnes russes, un carrousel fou, des néons multicolores ou encore des sucettes géantes. Non, ce n’est pas une fête foraine mais bel et bien l’exposition Barbe à Papa du Musée d’art contemporain de Bordeaux. Aussi comique que cela puis l’être, le rapprochement est vite fait entre une fête foraine qui s’installe sur une place publique pour quelques semaines et une exposition temporaire dans un musée. 

Au cours de la visite, les visiteurs déambulent sous les arches en pierre du musée. Ils se plongent dans une fête foraine à l’arrêt, comme endormie. Ici, pas de train qui roule sur des rails vers le ciel, pas de jeunes qui crient, pas de vendeurs de churros, pas de brouhaha d’une foule excitée… Dans cette exposition, on perçoit chaque oeuvre comme un instantané d’un moment de vie. On ne retrouve pas la queue pour tirer sur une cible mais la cible elle-même, trouée de dizaines de tirs après une journée intense pour les forains (Stano Filko). Ou les rails en fers (Jesse Darling, Gravity Road), cassés, maltraités de milliers de passages, des rails à la retraite. Comme la fête foraine que l’on voit dans un film d’horreur, on retrouve le carrousel fou (Bertille Bak, Le berceau du Chaos), qui avance parfois lentement et, qui parfois s’accélère.  

L’exposition Barbe à papa replonge le visiteur dans ses souvenirs comme s’ils dataient d’un temps révolu. Avec leurs oeuvres aussi loufoques que recherchées, la cinquantaine d’artistes réunis sous la nef du musée se répondent et forment une harmonie parfaite. Après avoir déambulé quelques temps à lire les écriteaux d’une oeuvre ou d’une autre, ou simplement après s’être fait sa propre interprétation, c’est sous une pluie de bulles, face à une montagne enneigée (The Alps, Lutz Bacher) que l’on s’arrête. Là, au milieu d’un cercle noir, une sucette géante (Thomas Liu Le Lann, Training Part 2: Funmix) apporte un moment de douceur, une seconde sucrée, comme la Barbe à papa réconfortante après un manège terrifiant.