Transport
Ligne Morcenx – Mont-de-Marsan : des travaux d’élagage lancés après deux collisions avec des arbres

Deux incidents survenus en moins de deux semaines sur la voie ferrée entre Morcenx et Mont-de-Marsan ont conduit la SNCF Réseau à accélérer ses travaux d’élagage. Le trafic ferroviaire sera totalement interrompu sur cet axe à partir du 12 mai.
Deux accidents déclencheurs en avril
Selon France 3, les 14 et 27 avril 2025, deux trains ont percuté des arbres tombés sur la voie entre Morcenx et Mont-de-Marsan. Lors du premier accident, une personne a été blessée. « Sur le premier accident, il y a eu un blessé », confirme David Villegas, cheminot et représentant CGT du secteur Nord Landes. Face à la répétition des incidents, la SNCF a décidé de lancer sans attendre les travaux d’élagage initialement prévus pour la rentrée.
Plus de 60 arbres ciblés par les abattages
Une soixantaine d’arbres ont été identifiés comme potentiellement dangereux sur ce tronçon long de 18 kilomètres. Les opérations d’abattage sont menées par deux entreprises spécialisées, en lien avec l’Office national des forêts (ONF) et un écologue. « On repère les arbres qui risquent de tomber et on procède aux abattages nécessaires », précise Jean-Luc Gary, directeur de SNCF Réseau en Nouvelle-Aquitaine.
Ces arbres ne présentent pas de signes de maladie, mais sont devenus instables. « Il s’agit d’arbres sains. Selon nos premiers constats, le sol est saturé d’eau et nous avons des arbres qui tombent parce qu’ils ne sont plus accrochés dans les sols », ajoute-t-il. Les précipitations récentes et la saturation des sols sont pointées comme éléments aggravants. « C’est une conséquence directe du changement climatique. »
Circulation interrompue entre le 12 et le 19 mai
Pour sécuriser les opérations, la SNCF a déjà mis en place des interruptions de trafic quotidiennes entre 9h et 15h. Mais face à l’ampleur des travaux, un arrêt complet de la circulation est prévu à partir du lundi 12 mai pour une durée d’au moins une semaine. « Il y aura interruption totale du trafic entre Mont-de-Marsan et Morcenx, à partir de lundi et pour au moins une semaine », indique Jean-Luc Gary. Des bus de substitution seront mobilisés sur l’itinéraire.
Retards, suppressions et mécontentement des voyageurs
En gare de Morcenx, les perturbations se sont déjà multipliées. Retards de plusieurs heures, suppressions en série : les usagers peinent à obtenir des informations fiables. « Tous les trains ont été supprimés ce matin ! On devait en prendre un à midi, il est décalé à 15h. Pareil, demain, il est aussi supprimé. Là, ça va poser problème », s’inquiète un couple sur le parking de la gare. Une autre voyageuse confirme : « J’ai eu une information sur mon application qui m’indiquait que mon train était supprimé donc je venais me renseigner pour savoir comment je pouvais faire. »
Les conducteurs réduisent d’eux-mêmes la vitesse
Depuis le premier accident, les conducteurs ont spontanément décidé de ralentir sur cette section. La direction ferroviaire a officialisé cette mesure. « Les trains prennent aujourd’hui 20 à 30 minutes supplémentaires pour faire le trajet entre Morcenx et Mont-de-Marsan », précise Jean-Luc Gary.
Pour les syndicats, cette réaction est tardive. « Cette maintenance devrait être presque quotidienne pour limiter les risques et ces accidents », estime David Villegas, cheminot depuis vingt ans sur cette ligne. Il rappelle qu’il y avait douze agents dédiés à l’entretien il y a quelques années, contre trois aujourd’hui.
La question des effectifs et de la sécurité en débat
L’absence de contrôleur à bord du train accidenté le 14 avril a également été soulevée. « Le conducteur était seul parce qu’il n’y a plus l’obligation d’avoir un contrôleur dans chaque train. Le problème, c’est que quand il a eu l’accident, il devait à la fois gérer la sécurité des voies et en même temps s’occuper des passagers », rappelle David Villegas. Les cheminots ont donc pris la décision de ne plus faire circuler de trains sur cette portion sans la présence de deux agents à bord.
Budget en hausse pour la végétation en Nouvelle-Aquitaine
En réponse aux critiques, la SNCF met en avant l’augmentation significative des moyens alloués à la gestion de la végétation dans la région. Ce poste budgétaire, évalué à 5 millions d’euros en 2024, passera à 10 millions en 2025, puis 15 millions en 2026.